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La vaccination contre la FCO devient vol La vaccination contre la FCO devient volontaire

Derrière cette évolution, se profile une refonte globale du dispositif sanitaire français et de sa gouvernance.

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Depuis le 2 novembre 2010, la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) n'est plus obligatoire mais volontaire. Les éleveurs ont maintenant la possibilité de vacciner eux-mêmes leur cheptel.

A l'exception des animaux destinés aux échanges avec des pays qui, comme l'Italie, exigent toujours une certification. Et là, il n'y a pas le choix, c'est au vétérinaire d'intervenir.

Cette décision de laisser les éleveurs tenir la seringue marque un virage important : c'est reconnaître leur capacité à pratiquer eux-mêmes certains actes vétérinaires sur leurs animaux.

Rien de révolutionnaire à cela, diront certains, argumentant que les éleveurs vaccinent déjà contre certaines pathologies. Certes, mais cette fois l'arsenal réglementaire est appelé à évoluer.

Trois ans après

Mais avant d'aller plus loin, faisons un petit retour en arrière. La FCO a littéralement pourri la relation entre éleveurs et vétérinaires. Lorsqu'elle atterrit dans l'Hexagone, le ministère de l'Agriculture choisit son arme : la vaccination obligatoire.

Il débloque des fonds pour ceux qu'ils chargent de piquer les animaux. Mais il ose à peine dire que, dans le cadre d'une campagne de vaccination dirigée par l'Etat, c'est aux vétérinaires que revient ce rôle. La pilule ne passe pas.

Et vu les sommes en jeu, les éleveurs ont le sentiment d'être floués, d'être financièrement moins soutenus pour les pertes qu'ils subissent, que les vétérinaires. Le divorce est consommé.

Puis, au début de 2010, s'ouvrent les Etats-Généraux du sanitaire. Les débats ne se focalisent pas sur la seule vaccination. L'objectif est de rénover la politique de sécurité sanitaire française. Les différents groupes de travail constitués pour l'occasion formulent une quarantaine de propositions.

La loi de modernisation de l'agriculture (LMA) entre alors en scène et pose les bases de l'évolution du dispositif français. Notamment concernant le mandat sanitaire « pour mieux encadrer les conditions dans lesquelles certaines tâches peuvent être déléguées aux vétérinaires », détaille le ministère.

Est également au menu la rénovation des structures de gouvernance. Là, l'objectif de l'Etat est d'en « faire des outils de partenariats avec les professionnels ». Il est aussi question de la création de fonds de mutualisation (voir ci-dessous) et, enfin, de l'acte vétérinaire.

Et à travers lui de la « reconnaissance des compétences et responsabilités des éleveurs dans la réalisation de certains soins aux animaux ».

Une ordonnance spécifique à ce sujet est aujourd'hui sur la table du Conseil d'Etat. Elle comporte une liste d'actes sur lesquels les représentants des éleveurs et des vétérinaires se sont mis d'accord.

Vacciner massivement

C'est dans ce nouveau contexte qu'a débuté la campagne 2010-2011 de vaccination contre la FCO. Le défi est, pour les pouvoirs publics et la profession qui a défendu la vaccination par l'éleveur, d'arriver à une couverture aussi élevée qu'en 2009-2010. C'est-à-dire au moins 80 % d'animaux vaccinés.

C'est une des conditions mises en avant par les experts de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) pour éviter que le virus circule à nouveau sur le territoire français.

 

Rendez-vous en 2011

• Premier trimestre : les ordonnances prises dans le cadre de la LMA, notamment celle sur l'acte vétérinaire, paraissent.

• Février : le vaccin bivalent contre les sérotypes 1 et 8 de la FCO devrait arriver sur le marché.

 

 

Les fonds de mutualisation à construire... urgemment !

Ils font partie des nouveautés de la loi de modernisation de juillet : les fonds de mutualisation pourront indemniser les pertes économiques liées aux aléas sanitaires (en cas de destruction de production ou de pertes dues à l'arrêt des ventes, par exemple).

Ces « caisses de solidarité » seraient alimentées par les cotisations des agriculteurs et les dépenses engagées seraient abondées à 65 % par les soutiens publics. 53 millions d'euros sont d'ailleurs réservés pour 2011.

Mais pour l'instant, il n'y a rien de fixé ni d'officiel. Quelles seront les conditions d'affiliation ? Y aura-t-il un fonds générique pour plusieurs filières ou un fonds par espèce ? Discuté par les professionnels aux Etats-Généraux du sanitaire en septembre, le dossier est encore dans les mains du ministère. Il devrait déboucher en 2011.

 

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